Législatives, un impératif : élire 7 députés issus de la majorité présidentielle


Retour sur la Conférence de Presse de la direction du Parti Communiste Réunionnais mardi 22 mai 2012 (Paul Vergès et Elie Hoarau)

Le choix est désormais clair pour ces élections législatives. En cohérence avec le résultat de l’élection présidentielle, nous avons un seul objectif : déboucher sur le changement à l’Assemblée Nationale.

Pour cela la condition est de faire élire les 10 et 17 juin prochains des Députés qui apporteront une majorité d’action à l’Assemblée Nationale. Ce choix s’impose pour que la voix de La Réunion soit prise en considération dans les décisions qui seront prises au niveau national. Cette voix forte et libre doit être portée par des Députés qui défendront sans concession l’intérêt de La Réunion avant tout.

La victoire des forces du progrès nécessite donc de combattre ceux qui sont aujourd’hui dans l’opposition : les candidats UMP. Mais aussi de combattre ceux qui ne s’inscrivent pas dans la majorité présidentielle.

Sur Saint Denis, la donne est claire : il faut combattre le candidat UMP, René Paul Victoria qui au cours de ces derniers mandats n’a été que le relais de la politique d’austérité du gouvernement de Nicolas Sarkozy. Sa réélection n’aurait aucune efficacité car il se situera dans l’opposition.

Il faut combattre la Présidente du Conseil Général, Nassimah Dindar qui ne fait pas partie de la majorité présidentielle et qui dans ses récentes déclarations a fait la démonstration de son positionnement en opposition avec les nouvelles orientations défendues par celui qui a été élu Président de la République à plus de 66% à St Denis.

Cet objectif est d’un enjeu pas seulement local, c’est un enjeu national. Les adversaires de la majorité présidentielle doivent être combattus par tous ceux qui s’inscrivent dans ce cadre.

Le 6 Mai avec François Hollande! pour le contrat de développement avec toute la Réunion

Plus que quelques jours pour mobiliser et renforcer le camp de la victoire autour de François Hollande dimanche 6 Mai.
C’est un rendez vous historique, les électeurs ont la possibilité d’exercer leur pouvoir ! celui de décider qui sera le prochain Président de la République. Celui de décider de mettre définitivement fin au Sarkozysme. Celui enfin d’ouvrir une nouvelle perspective pour La Réunion et la France.

C’est le sens de notre engagement auprès de François Hollande, le seul candidat en position de battre Nicolas Sarkozy! Le candidat qui a exprimé son adhésion aux orientations présentées par le PCR pour qu’un projet de développement concret soit mis en oeuvre pour la Réunion. Relance autour des grands projets, priorité absolue à l’emploi, redonner confiance et plus de justice sociale…et remise en place du Tram Train pour La Réunion.

Dans le document joint distribué à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires dans toute La Réunion par le PCR durant cette campagne du second tour, vous trouverez les points précis pour lesquels il faut voter et faire voter François Hollande le 6 mai prochain!

Déclaration du PCR suite au 1er tour des présidentielles 2012

Le Port, le 25 avril 2012

Déclaration du Parti Communiste Réunionnais

« Être à la hauteur du message des Réunionnais »

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle outre mer, et particulièrement à La Réunion, sont sans commune mesure par rapport à la métropole.

Ces résultats à La Réunion interpellent, à plusieurs niveaux :

– un niveau d’abstention supérieur à la métropole :
– le score non négligeable de Marine Le Pen ;
– le score très faible du président sortant Nicolas Sarkozy, de près de 9 points inférieurs à son score en France
– le score écrasant de François Hollande, qui arrive en tête dans toutes les communes et obtient la majorité absolue dans notre île dès le premier tour.

Chacun de ces points pourrait être analysé dans le détail mais nous devons, au delà du résultat électoral, saisir la signification politique fondamentale qui s’est exprimée à travers ce scrutin.

Les électeurs réunionnais ont exprimé le rejet de la politique actuelle et la soif d’un changement ; ce mécontentement général et cette volonté de changement se sont exprimés, au delà des consignes pouvant être données par les représentants locaux des candidats, à la population. Ainsi, François Hollande arrive en tête dans des communes comme par exemple Salazie, Sainte-Marie, Bras-Panon, l’Etang-Salé, Saint-Pierre, Saint-Philippe, Le Tampon etc alors que les maires de ces communes ont fait campagne pour Nicolas Sarkozy. François Hollande est également arrivé en tête dans une commune comme Saint-Leu alors que le maire a fait campagne pour François Bayrou. Les électeurs n’ont pas non plus suivi les consignes des présidents des collectivités, Didier Robert et Nassimah Dindar, dont les candidats qu’ils soutiennent, respectivement Nicolas Sarkozy et François Bayrou , ont été sévèrement battus.

Ainsi, du Port à Salazie, de Saint-Benoît à Saint-Pierre, de Sainte Suzanne à Saint-Philippe,…, partout dans l’île, François Hollande est arrivé largement en tête, et Nicolas Sarkozy a été nettement battu.

Les Réunionnaises et les Réunionnais, – notamment la majorité d’entre eux qui est confrontée à une situation de souffrance et d’exclusion sociale – ont pris la parole et se sont exprimés librement avec leur bulletin de vote.
Celui qui incarne le système dominant actuel et qui est en grande partie responsable de la situation économique et de casse sociale, c’est le président sortant Nicolas Sarkozy, qui a été sévèrement sanctionné. Certains électeurs ont exprimé leur mécontentement général en votant Marine Le Pen.
Et François Hollande, incarnant la possibilité du changement, a logiquement rallié la majorité des suffrages. Les électeurs qui se sont prononcés en faveur de Jean-Luc Mélenchon ont également exprimé la volonté d’un changement.

C’est ce courant profond qui s’est exprimé dans toute l’île, transcendant les prises de positions ponctuelles de tel ou tel ou des circonstances locales. Le Parti Communiste Réunionnais a contribué à l’expression de ce courant.

Au delà des problèmes de personnes, ce courant profond, cette vague de mécontentement, cette aspiration au changement, expriment le rejet de la politique du gouvernement Sarkozy, et plus largement, du modèle actuel de développement et de sa représentation institutionnelle à différents niveaux, national ou local.

Cela confirme notre analyse, partagée de plus en plus : le modèle actuel a épuisé ses possibilités et est arrivé à ses limites. Il faut changer de cap.

Le résultat électoral exceptionnel de La Réunion nous dicte l’attitude que l’on doit avoir : ce serait une erreur de se réjouir d’un succès électoral sans entendre le message fondamental des électeurs : l’obligation d’un changement fondamental.

L’histoire ne se répète pas mécaniquement mais elle nous enseigne : en 1981, nous avions indiqué, dans une déclaration publiée le 12 mai, 2 jours après la victoire de François Mitterrand, que le cadre qui nous était proposé – intégration sans assimilation – était un cadre acceptable, que nous prenions le pari du développement, tout en étant sceptique et en étant convaincu que l’expérience concrète fera apparaître les contradictions générées par le mode de développement.

Au delà des avancées obtenues dans tel ou tel domaine, force est de constater que les problèmes fondamentaux de la société réunionnaise – chômage massif, inégalités criantes, mal développement – n’ont pas pu être réglés. C’est cette impasse qui est de plus en plus ressentie par la population, laquelle exprime son mécontentement et sa volonté de changement.

A la lumière de cette situation, nous réaffirmons l’importance de la démarche que nous avons fait prévaloir à l’occasion de l’élection présidentielle : élaborer un projet global et des propositions que nous avons soumises aux candidats du changement.

Dans la situation grave que nos connaissons, c’est un acte de responsabilité que nous avons posé, afin de nouer un contrat avec celui qui est en situation de devenir le prochain président de la République. Ce contrat a été approuvé publiquement.

Il prend en compte les priorités de l’urgence sociale : l’emploi, et notamment l’emploi des jeunes, le logement, le pouvoir d’achat ; il détermine les axes du développement durable : la relance des chantiers structurants avec notamment le tram train, l’autonomie énergétique, le maximum d’autosuffisance alimentaire, le co-développement régional, la mobilisation de moyens financiers à travers le fonds réunionnais de développement, et une nouvelle gouvernance fondée sur la responsabilité.

Les Réunionnais ont l’occasion le dimanche 6 mai, d’amplifier le score de François Hollande, de donner le maximum de poids à ce contrat et d’augmenter ainsi les chances de sa réalisation.

Ce contrat est en effet le vecteur du changement, et la population en est le moteur. Et elle devra être aussi le gardien vigilant de son application.

C’est cette perspective lucide que nous devons ouvrir en ne masquant pas les difficultés : impact démographique, , croissance de la demande sociale, changements climatiques, défi énergétique, crises économique et financière, réduction des marges de manœuvre budgétaire de l’Etat…

C’est pourquoi nous devons rejeter toute attitude de triomphalisme béat ou de récupération politicienne dérisoire, et ne pas entretenir des illusions en faisant croire qu’en votant simplement pour un tel ou un tel, tous les problèmes seront réglés. Nous devons faire preuve d’esprit de responsabilité.

Dans un contexte difficile, la mise en œuvre du contrat reposera impérativement sur les principes de loyauté, du respect de la parole donnée et de solidarité.

Le vote exceptionnel des Réunionnaises et Réunionnais dimanche dernier sera certainement amplifié le 6 mai. Il est porteur d’un message.

Tous les responsables politiques doivent être à la hauteur de ce message, c’est-à-dire être prêts à tout remettre en cause.

pour le Secrétariat du PCR,
Le Secrétaire Général,

Elie Hoarau